Domaine professionnel
Cet enseignement technique regroupe 5 modules dispensant les connaissances et savoirs faire spécifiques du secteur de la protection et de la gestion de la nature. Ces 5 modules correspondent à 5 grands blocs de compétences identifiées comme nécessaires aux titulaires des emplois ciblés.
Les matières concernées sont principalement les sciences et techniques de l’aménagement et de l’environnement, la biologie-écologie et les sciences sociales. Mathématiques et infor-matique ne sont pas enseignées indépendamment mais dans le cadre d’applications concrètes, en lien notamment avec le module d’expertise naturaliste.
Pour les étudiants suivant la voie scolaire, le référentiel de formation fixe une durée obligatoire de stage de 12 à 16 semaines. Les apprentis du lycée Pommerit bénéficient quant à eux de périodes de mise en situation en milieu professionnel bien plus longues puisqu’elles permettent de cumuler une année d’expérience en entreprise sur les deux années de formation (voir les rubriques « Volumes horaires » et « Le choix de l’apprentissage »).
M4 : Expertise naturaliste
Capacités et sous-capacités visées
Capacité 4 correspondant au bloc de compétences B4 : Réaliser une expertise naturaliste
C4.1 Élaborer une stratégie de mise en œuvre de protocoles
C4.2 Recueillir des données écologiques à partir d’un protocole sur une base cartographique géoréférencée
C4.3 Produire un diagnostic de synthèse
Finalités de l’enseignement :
Cet enseignement répond au champ de compétence « Réaliser une expertise naturaliste dont la finalité est « produire des connaissances relatives à l’évolution de la biodiversité, l’équilibre et la résilience des écosystèmes ». La fiche de compétences correspondante peut utilement être consultée.
Cet enseignement vise à donner aux futurs titulaires du BTSA GPN la capacité à réaliser des expertises natutalistes en s’appuyant sur une analyse de terrain effectuée à différentes échelles. La réalisation d’un diagnostic naturaliste n’intervient que s’il existe une préoccupation de connaissances et/ou de gestion d’un milieu ou d’une espèce. Le diagnostic ou l’expertise sont commandités et financés par un maître d’ouvrage. Ils s’inscrivent dans un contexte spécifique et répondent à des attentes formalisées au travers d’une commande. Il peut arriver que des diagnostics et expertises soient réalisés par des associations, voire des individus, alors qu’il n’existe pas de commande formalisée ou même de financement, ces travaux correspondent cependant à des préoccupations de connaissances et de gestion et doivent suivre un cahier des charges pour être valides et reconnus. Dans tous les cas, il est important de comprendre pourquoi une étude est menée et quels en sont ses objectifs. Cette compréhension permet de bâtir un cahier des charges adapté aux objectifs et au contexte de l’étude.
On veille à ce que l’apprenant s’approprie, à partir du terrain, les outils, les méthodes et les notions scientifiques et techniques nécessaires à la réalisation des diagnostics envisagés. Ces derniers comprennent l’analyse du contexte, la détermination des enjeux, l’analyse du site d’étude notamment à l’aide d’outils mathématiques et informatiques.
L’acquisition des capacités visées par ce module s’appuie sur :
- l’acquisition de savoirs et savoir-faire liés aux connaissances naturalistes et des réseaux de professionnels de l’environnement et de la nature.
- l’acquisition de savoirs et savoir-faire liés aux connaissances scientifiques et techniques : numérique, géomatique, agro-écologie, systématique, bio-écologie, sciences participatives, etc.
Les compétences numériques conformes au cadre de référence des compétences numériques (CRCN) sont mobilisées au service de l’enseignement professionnel.
- la sensibilisation et l’acculturation des apprenants aux enjeux du vivant et des principaux défis environnementaux actuels et futurs en s’appuyant sur le terrain :
-
érosion de la biodiversité et résilience des espèces et des écosystèmes, etc.
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changements globaux : changement climatique, usages des terres, enjeux liés aux espèces
allochtones, etc.
-
conservation de la nature ordinaire et patrimoniale , etc.
-
multifonctionnalités des écosystèmes et services écosystémiques, etc.
-
enjeux émergeants : naturalité, libre évolution des milieux, approche sensible du vivant, concept One Health, nature en ville, etc.
- la prise en compte de l’éthique et de la déontologie dans le cadre de ses pratiques professionnelles.
Les capacités acquises dans ce module sont mobilisables dans les enseignements visant l’acquisition des autres capacités professionnelles.
M5 : Opération de gestion environnementale
Capacités et sous-capacités visées
Capacité 5 correspondant au bloc de compétences B5 : Conduire une opération de gestion environnementale
C5.1 Choisir des stratégies opérationnelles en fonction du contexte
C5.2 Organiser des actions de gestion de la nature
C5.3 Coordonner la mise en œuvre des opérations de génie écologique
Finalités de l’enseignement :
Cet enseignement répond au champ de compétences «conduite d’opérations de gestion environnementale » dont la finalité est Organiser le travail pour atteindre les objectifs de préservation de la multifonctionnalité des espaces et de leur biodiversité.
L'enseignement doit permettre aux apprenants d'organiser, coordonner et contrôler toutes les étapes, de la commande au bilan final, d’un chantier, d’une opération de gestion environnementale dans le respect des règles juridiques, sociales, environnementales. Cet enseignement doit être ouvert aux évolutions les plus récentes des techniques et de la réglementation en favorisant une démarche de veille. Une attention particulière est portée à l'organisation du travail en sécurité et à la préservation des ressources et de l'environnement. La réalisation d'une opération de gestion environnementale doit intégrer les éléments du contexte, les enjeux de différentes natures et être raisonnée dans le cadre d'un projet global.
Les opérations de gestion d’espèces faunistiques, d’aménagement de sites, font également partie de la gestion environnementale. Elles doivent être conduites à une échelle nécessitant une approche logistique, une coordination et un pilotage.
M6 : Éducation relative à l’environnement et médiation scientifique
Capacités et sous-capacités visées
Capacité 6 correspondant au bloc de compétences B6 : concevoir une médiation scientifique et d’éducation à l’environnement.
C6.1. Concevoir des projets de médiation scientifique dans le cadre d’activités d’EREDD
C6.2. Réaliser des prestations d’animation scientifique
C6.3. Coordonner l’accueil du public en sécurité
Finalités de l’enseignement :
Cet enseignement répond au champ de compétences « Médiation scientifique et éducation à l’environnement » dont la finalité est « Contribuer à la valorisation des espaces et à l’évolution des pratiques sociales de chacun afin de concilier activités humaines et préservation des ressources naturelles ». La fiche de compétences correspondante peut utilement être consultée.
Ce module permet à l’apprenant de concevoir, de mettre en œuvre, d’animer et d’évaluer un projet d’éducation relative à l’environnement auprès de publics diversifiés. La mise en situation des apprenants dans des conduites d’animations réelles est vivement conseillée afin qu’ils expérimentent et s’approprient la démarche globale de conception ainsi que les techniques d’animation. A partir d’une commande d’un partenaire, ces projets peuvent se réaliser en petits groupes, ce qui amène les apprenants à développer les compétences attendues en situation d’initiatives et de responsabilités.
« Il n’y aura pas de développement durable sans éducation à l’environnement et il n’y aura pas d’éducation à l’environnement sans éducation dans la nature. »
Dynamique sortir ! Réseau FRENE qui rassemble les acteurs nationaux de l’éducation à l’environnement.
Les projets proposés par les apprenants intégreront les valeurs et principes de l’éducation relative à l’environnement, notamment :
La (re)connexion avec la nature pour rencontrer le vivant, créer un lien fort, user des sens et des émotions, favoriser le maintien de la santé physique et mentale... Le contact avec le terrain est essentiel pour comprendre la complexité du vivant devenu un enjeu de santé publique quand la place des écrans au quotidien réduit le temps passé dehors.
Une médiation scientifique adaptée au public qui passe d’abord par la maitrise des contenus en qualité d’expert pour ensuite effectuer un travail de vulgarisation auprès d’un public identifié. Evitant la simple diffusion théorique des connaissances, l’apprenant médiateur scientifique favorise la pédagogie active en proposant des situations d’apprentissage et des outils pédagogiques variés permettant au public animé d’être acteur de son apprentissage, de sa sensibilisation. La médiation se fait par différents moyens : l’immersion, l’observation puis la déduction, la manipulation d’outils, les expériences, les supports numériques, les sciences participatives... La finalité de cette médiation scientifique est d’accélérer les prises de conscience et de renforcer les postures favorables à une transition écologique aujourd’hui incontournable.
M7 : Montage de projet de gestion environnementale et de valorisation de la nature
Capacités et sous-capacités visées
Capacité 7 correspondant au bloc de compétences B7 : Instruire un projet de gestion et de valorisation
C7.1. Monter un projet professionnel
C7.2. Opérationnaliser les différentes phases d’un projet professionnel
C7.3. Évaluer globalement le déroulement d’un projet professionnel
Finalités de l’enseignement :
Cet enseignement répond au champ de compétences « Gestion d’un projet » dont la finalité est « Contribuer, dans le cadre d’un programme de gestion, au développement durable d’un territoire ou d’une structure par la mise en œuvre ou l’accompagnement de nouveaux projets ». La fiche de compétences correspondante peut utilement être consultée.
Ce module vise à instruire une réponse à une commande professionnelle de gestion environnementale et de valorisation de la nature. Il s’agit de rendre autonomes les apprenants dans leurs investigations de terrain. La modalité pédagogique en projet tutoré est très vivement recommandée.
Les enseignants impliqués dans le tutorat veillent à ce que les acquis financiers, réglementaires, relatifs au montage de projet professionnel soient intégrés dans la démarche conduite par chaque groupe d’apprenants en projet tutoré.
Le tutorat réalisé par les enseignants vise à ce que l’enchainement logique des étapes de la démarche à conduire guide les travaux des groupes. Il veille à ce que la réponse soit adaptée à la commande, via des échanges réguliers avec le commanditaire, aux conditions de faisabilité du projet et à la prise en compte des aléas rencontrés. Dans le cadre du projet tutoré, une réponse formalisée est attendue comportant un document de planification et une ou plusieurs présentations des résultats, ainsi que des propositions aux commanditaires et aux acteurs et usagers concernés par les propositions. Ce tutorat recouvre une dimension pluridisciplinaire forte du fait du caractère intégratif des commandes professionnelles.
M8 : Concertation territoriale et communication
Capacités et sous-capacités visées
Capacité 8 correspondant au bloc de compétences B8 : Contribuer au dialogue territorial
C8.1 Réaliser un diagnostic territorial
C8.2 Participer à un processus de concertation
C8.3 Communiquer sur un projet sensible en situation de conflit
Finalités de l’enseignement :
Cet enseignement répond au champ de compétences « Concertation et communication » dont la finalité est de « Favoriser le dialogue avec les pairs, les acteurs et les usagers d’un territoire». La fiche de compétences correspondante peut utilement être consultée.
Cet enseignement vise à donner aux futurs titulaires du BTSA GPN la capacité de réaliser un diagnostic territorial (C 8.1), de participer à des temps de concertation entre acteurs (C 8.2), de communiquer sur des projets sensibles en vue de favoriser le dialogue entre acteurs (C 8.3).
L’acquisition des capacités 8.1 et la C 8.2 s’appuie sur des situations réelles, qui peuvent être communes ou non, permettant la mise en œuvre et l’appropriation des notions, démarches et outils abordés en formation. On s’appuie ainsi sur des expériences vécues ou observées par les apprenants en situation de stage et tout au long de la formation. Pour la capacité C 8.3, les études de cas sont privilégiées car il s’agit surtout d’une initiation à la communication en situation conflictuelle. En aucun cas les apprenants ne sont exposés à des situations de violence y compris dans le cadre de jeux de rôles.
Ces mises en situation qu’elles soient réelles ou reposant sur des études de cas permettent de construire des méthodes et des concepts transposables à tout territoire et à toute situation de conflit. Les apprenants doivent être capables d’adaptation, ils doivent connaître également les limites induites par leur positionnement dans la structure qui les emploiera.